L’autre soir, à peine couché, mon fils ainé âgé de 10 ans s’est mis à pleurer. Nous sommes allés le voir. Mais là, cela semblait différent, les pleurs étaient autres, venaient d’ailleurs, de plus loin, sans raison apparente.
- Que t’arrive-t-il mon petit ?
- Papa, maman, j’ai peur de la mort. Il se passe quoi après la mort ? je ne veux pas que vous mourriez, j’ai peur …
Ah, forcément, il fallait bien que cela arrive un jour ou l’autre. En effet, la peur de la mort, la prise de conscience de la finitude, constituent des étapes incontournables de développement psychologique de chaque enfant.
- Tu sais, c’est normal d’avoir peur de la mort, il s’agit d’un sentiment que tout le monde a, et à différents moments de la vie. Et ça arrive toujours à ton âge pour la première fois. Les fleurs, les arbres, les insectes, les fourmis, les oiseaux, les poissons, etc. tous les êtres vivants naissent, et meurent. C’est naturel, il faut l’accepter. Et ensuite, quand la mort arrive, c’est certainement la mort de la vie « physique », « matérielle », mais qui sait ce qu’il y a après ? Ta mère et moi faisons partie des personnes qui croient que l’âme continue son chemin. Quand nous serons morts, nous serons toujours avec toi, différemment… Le meilleur moyen de vivre sa vie, c’est peut-être d’essayer d’être le plus possible dans le présent. En effet, lorsqu’on ne pense pas au lendemain, les peurs s’estompent.
Pas facile d’aborder sereinement ce thème fondamental de l’existence, du surcroit avec un enfant, d’autant qu’une projection sur soi est inévitable. Nous aurions pu également être pris totalement au dépourvu si nous n’y avions pas réfléchi en amont à titre personnel.
Au final, suite à cette discussion et quelques câlins, la nuit s’est bien déroulée. Et le lendemain matin, alors que je prenais mon café, mon fils est venu me voir.
- J’ai repensé à ce que tu m’as dit hier soir. Je pense avoir compris, en fait, la mort, c’est la vie.
Paf, la messe est dite ! Je constate encore une fois à quel point les enfants ont cette capacité instinctive, intuitive, d’aller à l’essentiel, sans détour, sans barrière. Tout est dit, ni plus, ni moins, à propos d’un sujet central de l’humanité.
A titre personnel, j’ai eu l’occasion, au gré de mon chemin spirituel, de travailler la question de la mort. Je me souviens d’une phrase d’un guide spirituel qui m’a beaucoup accompagnée :
« Les Hommes ont souvent peur de la seule chose qui est certaine dans leur existence : leur mort ! »
A méditer.
Je viens de rédiger la suite de cet article. Manifestement, la mort est un thème qui mérite de s’y attarder …
L’acceptation de la mort : une condition nécessaire au bonheur